Une fois n’est pas coutume, j’ai envie de vous proposer un article coup de gueule sur ce qu’il se passe autour de Qualiopi aujourd’hui. Ne partez pas tout de suite, vous allez comprendre. Obtenir la certification Qualiopi, c’est du travail en amont, pour préparer le dossier. Mais également après, pour assurer le progrès et la réussite des élèves. Cela implique des enjeux, des responsabilités, mais aussi une volonté, celle de s’inscrire dans une véritable démarche Qualité. Dans quel but ? Celui des élèves, ou plutôt, j’ai envie de les nommer “les apprenants”.

Cette notion d’apprentissage, de transformation, de bénéfices pour les apprenants, j’ai bien du mal à la percevoir dans les discours que je vois passer sur la toile. Ces derniers temps, je suis véritablement exaspérée par les discours ou les comportements qui vont à l’encontre de cela, qui envoient le mauvais message ou qui tentent plus ou moins adroitement de profiter du système. Je vous raconte. Mais avant tout, qu’est-ce que la démarche Qualiopi ?

La certification Qualiopi, c’est quoi ?

1. Du travail

J’ai la fierté de pouvoir dire que j’ai accompagné ma cliente Lucie Rondelet – de l’organisme de formation SAS Formation Rédaction Web – à l’obtention de sa certification Qualiopi.

Non pas en un claquement de doigts. Ni avec comme argument de faire de l’argent vite fait bien fait. Mais, bien au contraire, avec du travail, de l’analyse, des échanges avec les élèves sortants, des faits objectifs et chiffrés posés sur la table de la réflexion pluriprofessionnelle.

Et que dire de l’état d’esprit de Lucie Rondelet, le porteur du projet ? Un mot d’ordre : pas un seul élève ne doit être laissé sur le bord de la route ! Il faut apprendre de ses erreurs et continuer à construire un contenu de formation réfléchi, structuré et à la pointe de l’information pour les apprenants. Whaou ! Que du bonheur pour la professionnelle que je suis !

2. Une vision

La certification Qualiopi c’est avant tout une vision, un état d’esprit et une volonté.

Une vision : celle du porteur de projet. Orientée vers le contenu et les objectifs à atteindre pour les élèves.

Un état d’esprit : comment les collaborateurs freelances ou salariés peuvent-ils travailler chacun dans leur domaine de compétences et ensemble malgré tout ? Que faut-il impulser, proposer, organiser pour que cela fonctionne ? Que faut-il mettre concrètement en place pour que chaque action produite pour l’entreprise s’articule pour devenir et construire la vision du porteur de projet ?

Une volonté : celle d’inscrire ses équipes dans la recherche de la performance et de l’excellence. Deux concepts qui peuvent faire peur ou en faire partir certains en courant ! Et alors ? Sachez attirer ceux qui vous rejoindront dans votre vision et laisser les autres s’échapper.

3. Et le contenu alors ?

La démarche Qualiopi ne peut pas être une démarche isolée d’un consultant gratouillard qui va gentiment répondre à des questions. Pour quelle raison vous lancez-vous là-dedans ? C’est long, coûteux, laborieux, alors pourquoi ? Personnellement je ne trouve aucun intérêt à travailler avec des clients qui souhaitent passer le cap Qualiopi sans faire l’effort de s’impliquer, remettre en question leur pratique, chercher à améliorer l’expérience de leur client et récupérer ce fameux sésame uniquement pour rentabiliser leur entreprise.

Devenir organisme de formation professionnelle et proposer des formations de qualité, cela implique aussi, à minima, de s’intéresser à la pédagogie. Oups ! Pas de gros mots. Nous sommes dans une époque formidable avec de nouvelles plateformes de e-learning qui débordent d’imagination et de créativité pour aider les personnes à s’approprier du contenu. C’est une chance incroyable.

Alors s’il vous plait, “STOP” aux “produits” payant (désolée, je ne suis pas en mesure d’appeler cela “formation”) dont les 15 premières minutes correspondent à des débuts de webinaires s’inquiétant de la connexion… et c’est tout ! Des contenus transmis en vidéo sans autre forme de proposition, c’est un feuilleton, pas une méthode d’apprentissage, vous me suivez ?

Et de ce côté-là, j’avoue être un peu désappointée par l’approche Qualiopi qui, au final, s’occupe assez peu du contenu de la formation. Mais d’un autre côté, ce sont les chiffres qui parlent le mieux, avec l’obligation de communiquer les pourcentages de satisfaction client. Le CPF renforce désormais la pratique en publiant des chiffres qui échappent complètement aux organismes de formation puisque les élèves “votent” directement à partir de leur plateforme moncompteformation, malin non ?

Au final pourquoi ce coup de gueule autour de la certification Qualiopi ?

Depuis 4 semaines, j’ai reçu plus d’une 10aine d’appels téléphoniques, sous forme de démarchage. La première phrase est presque toujours la même : “utilisez l’argent qui est facilement mis à votre disposition” ou alors « dépêchez-vous d’investir cet argent dans une formation, on prend tout en charge”.

Le discours de ces démarcheurs s’oriente vers l’argent facile comme un produit de consommation.

Ce faisant, il oublie complètement l’esprit de la formation professionnelle : le besoin de monter en compétences pour que le projet professionnel corresponde à la réalité. Il piétine complètement la notion d’apprentissage et les conséquences qu’il y a à s’inscrire dans une démarche de formation professionnelle en termes de temps, d’investissement personnel, de mise en œuvre de recherche, de pratique, pour que cette formation ait un véritable impact.

Le risque, c’est de faire oublier à certaines personnes que la démarche de formation professionnelle implique un certain nombre de contraintes très éloignées de la société de consommation qui veut que si ça ne va pas on rend, on renvoie, on jette. Les organismes de formation professionnelle et ceux qui les représentent à travers ces démarchages intensifs ont une responsabilité eux aussi.

La responsabilité de pointer la volonté d’apprendre, de monter en compétences, par rapport à un projet professionnel.

Ce qu’une formation professionnelle n’est pas selon moi

Une petite piqûre de rappel pour le plaisir.

Une formation professionnelle, ce n’est pas une paire de chaussures qu’on achète sur Amazon et que l’on renvoie parce qu’elle n’est finalement pas à notre taille.

Une formation professionnelle, ce n’est pas une émission culinaire que l’on regarde confortablement depuis son canapé, un verre de rosé à la main, persuadé que l’on pourra ensuite reproduire cette recette de dinde rôtie à la sauce safranée.

Une formation professionnelle, ce n’est pas un enchaînement de vidéos bien tournées dans de jolis paysages qui font rêver, sans outils ou méthodes pédagogiques permettant aux élèves d’assimiler puis d’utiliser le contenu.

L’argent déposé sur les comptes du CPF (mon compte formation) n’est pas de l’argent facile que l’État fait tomber du ciel dans ce portefeuille. Il est lié à des heures de travail, de notre travail, à chacun de nous, à chacun de vous.

Cela vaut peut-être la peine de réfléchir à la façon de dépenser cet argent, vous ne croyez pas ?

Le message que je voulais vous faire passer

La certification Qualiopi n’est pas un jeu. Ce n’est pas un moyen facile pour les centres de formation professionnelle de faire de l’argent. De même, pour nous les actifs, le CPF n’est pas un énième bon plan que l’on consomme à la va-vite.

C’est un processus long, sérieux, dans lequel nous devons nous impliquer, chacun à notre niveau. C’est une chance que nous avons de progresser, de nous former, d’avancer, de porter nos projets plus loin, plus haut.

D’un côté ou de l’autre, la formation professionnelle est un engagement, avec des enjeux et des responsabilités. Essayons d’en faire bon usage.

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